La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a annoncé la dissolution du groupe de supporters du PSG, les Boulogne Boys. Le groupe est responsable du déploiement de la banderole "anti Ch'tis" lors de la dernière finale de la Coupe de la Ligue. Le collectif Faction Metz a également été dissous.
Cette fois, les pouvoirs publics ont tranché dans le vif. Le ministère de l'Intérieur a pris la décision de dissoudre le groupe de supporters du Paris Saint-Germain, les Boulogne Boys. Cette décision prise par Michèle Alliot-Marie l'a été suite aux tristes événements qui ont accompagné la finale de la Coupe de la Ligue, le 29 mars dernier. Une finale lors de laquelle le groupe avait déployé une banderole injurieuse envers le Racing Club de Lens et la population du Nord-Pas de Calais : "Chômeurs, pédophiles, consanguins : Bienvenue chez les Ch'tis !".
La ministre de l'Intérieur en a fait l'annonce jeudi après-midi lors d'un point presse organisé Place Beauvau. "J'ai signé les décrets de dissolution administrative, et ils ont été transmis au Premier ministre." Pour statuer sur le sort du groupe de supporters du PSG, la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives s'était réunie mercredi et avait rendu un "avis favorable" à la dissolution des "Boys" mais également à celle de la Faction Metz, qui s'est rendue coupable d'"incidents graves et répétés en marge des matches du FC Metz."
Thiriez satisfait
Concernant les Boulogne Boys, MAM a tenu à ajouter que l'affaire de la banderole du Stade de France n'est pas seule responsable de la dissolution des Boulogne Boys. Si celle-ci "incitant à la haine et à la provocation" a pesé lourd, ce dérapage faisait "suite à de très nombreux incidents survenus lors de cette saison et au cours des saisons précédentes". Pour information, Julien Quemener, supporter qui avait été abattu par un policier le 23 novembre 2006, faisait partie des "Boys" après avoir pris à partie un supporter du Maccabi Tel Aviv à l'issue de la rencontre.
Premier acteur du monde du football à réagir, Frédéric Thiriez s'est montré satisfait. Le président de la Ligue de Football Professionnel a confié dans un communiqué soutenir "totalement la politique de fermeté du ministre de l'Intérieur, seule réponse face à des comportements inacceptables." Pensionnaires du Kop Boulogne, les Boulogne Boys sont sans aucun doute le groupe le plus connu mais peut-être pas le plus sensible de la tribune qui est aussi occupée, entre autre, par les Gavroches et des indépendants. Ces derniers sont les principaux fauteurs de troubles. Et la dissolution des Boulogne Boys ne changera rien à leur activité.
Dans la soirée, le club de la capitale a tenu à réagir sous la forme d'un communiqué dans lequel on peut lire que le PSG "tirera bien sûr toutes les conséquences de la dissolution de l'Association des Boulogne Boys, en mettant immédiatement un terme à la convention signée entre le Club et l'Association le 12 mai 2005" et n'hésite pas à réaffirmer qu'il avait "vivement condamné le message à caractère injurieux, grossier et donc proprement intolérable" de la banderole du Stade de France. Pour éviter des débordements futurs, la direction souhaite rencontrer en fin de saison "les associations de supporters afin de les responsabiliser et de les sensibiliser aux comportements à adopter dans les enceintes sportives."